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 * GÉNÉRALITÉS

 

 

 

CHINE 2007

 

MONGOLIE 2007

 

 

 

RUSSIE D'ASIE 2007

 

RUSSIE D'EUROPE 2007

 

 

- TRAIN VERS MOSCOU

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- MOSCOU

1) LES RUES

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2) SAINT SAUVEUR

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3) MONASTERE

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4) RESTAURANTS

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5) LE KREMLIN

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6) LA PLACE ROUGE

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7) KOLOMENSKOIE

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8) LE METRO

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9) SUR LA MOSCOWA

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10) PARC DE LA VICTOIRE

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- SAINT PETERSBOURG

1) FORTERESSE PIERRE PAUL

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2) AU BORD DE LA NEVA

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3) REPAS SPECTACLE

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4) LE PALAIS D'ETE

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5) SPECTACLE COSAQUE

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6) LE MUSEE DE L'ERMITAGE

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FINLANDE 2007

 

 

 

(Commentaires réalisés à partir du "journal de voyage" de matworld)

 Pour voir l'intégralité du Journal, cliquez ici

 

RUSSIE D'EUROPE 2007

 

LE TRANSSIBERIEN VERS MOSCOU photos

Au passage de l'obélisque de granite, nous ne sommes donc plus qu'à 1777 km de Moscou, comme dit dans le chapitre précédent. Nous sommes dans les monts Oural qui marquent la frontière géographique entre l'Europe et l'Asie. Ce sont des montagnes de l'ère primaire fortement arrondies par l'érosion. Le point le plus haut culmine à 1894 mètres. Une épaisse forêt de bouleaux les recouvre. Mais les arbres sont peu élevés et la neige subsiste encore en ce 17 mai 2007. L'hiver a du être rude. Quelques villages, semblables à ceux de Sibérie, apparaissent ainsi que des isbas isolées. On ne peut s'empêcher de se demander comment des familles peuvent passer l'hiver dans des endroits pareils. Les cheminées fument ; côtoyant des antennes satellites ultra-modernes…

A partir de Kirov, à 950 km de Moscou, les gares ne sont plus en bois et paraissent stéréotypées. Sur les quais, les gens attendent le train, en anoraks de couleurs vives, pour les femmes. Les hommes, eux, sont souvent habillés de couleurs sombres et de canadiennes en cuir.

A aucun moment du voyage, je n'ai vu l'animation et le marchandage d'objets que nous devions découvrir sur les quais, lors du passage d'un Transsibérien. Comme les magasins regorgent maintenant de tout, cela fait déjà partie d'une époque révolue. Si on trouve quelques bières, il est impossible de dénicher de la Vodka et elle ne coule plus à flot dans le train. Il n'y a plus la gaieté et les danses qui s'y rattachaient selon les ouvrages que j'avais lus.

Quant au wagon-restaurant, les Russes le boudent, car la nourriture y est chiche et insipide. Nous y sommes allés une fois pour essayer mais cela nous a suffi. Entre le vin rouge à 1000 roubles et la portion congrue de bœuf Strogonoff, nous avons vraiment eu l'impression qu'on nous prenait pour des pigeons. Ils sont donc voués à une mort certaine.

A Nijni Novgorod ou Gorki, je suis descendue du train pour me dégourdir les jambes. Il commençait à faire plus beau et les arbres portaient des feuilles. Des jeunes, du train, sont descendus aussi pour jouer un air de fanfare. Le printemps commençait à échauffer les esprits des Russes, engourdis par leur long hiver.

Dans les jardins que nous longeons, les hommes bêchent, torse nu, leur petit lopin et les fleurs blanches des arbres fruitiers animent fréquemment le paysage.

Vers 11 heures du matin, nous ne sommes plus qu'à 300 km de Moscou mais il reste encore cinq heures de voyage.

Le paysage est toujours celui de la forêt de bouleaux et nous faisons un scrabble pour faire passer le temps. La banlieue de Moscou n'apparaît qu'à 8 ou 9 km de la ville. J'observe les gens qui attendent les trains de banlieue. Leur visage est assez indifférent au Transsibérien qui passe. Ils ne doivent pas rêver de longs voyages, juste à survivre au quotidien de leur vie…

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MOSCOU

Pour l'arrivée en gare de Iaroslav, notre tour leader, Chris, nous met en garde contre les pickpockets, mais comme nous formons un groupe très soudé, personne ne s'approchera de nous. Nous ne devons pas avoir des têtes de gens qui se laissent faire.

Un bus nous attend dans l'enceinte de la gare et notre guide, âgée mais cultivée, nous prend rapidement en mains. Elle veut nous faire prendre le métro, dès ce soir, pour voir la Place Rouge avec les illuminations de la nuit. Cela doit être très beau mais elle ne se rend pas compte qu'on est cradingue et que nos deux seuls souhaits sont de prendre un bain et de trouver un vrai lit avec des draps propres, après ces trois jours de voyage en train.

L'Hôtel Radisson Slavanskaya que " Travel Directors " essaie pour la première fois, est très bien pour les services mais nous n'avons pas droit à une vue sur la Moskowa. Nous acceptons ,cependant, sans rien dire, cette chambre qui donne sur l'arrière-cours et une cheminée de centrale thermique…

La ville de Moscou compte actuellement entre 9 et 10 millions d'habitants. Elle s'est construite autour du Kremlin dont les remparts datent du 15ème siècle. Le tour de ces murailles fait 2,5 km. C'est une ville qui vit à un rythme frénétique et depuis qu'elle a comme maire, Iouri Loujkov, elle paraît sans cesse en travaux. La partie centrale de cette mégapole est belle mais quand on franchit la ceinture des Boulevards, on ne peut s'empêcher d'être frappés par la tristesse de l'urbanisation.

Son principe de construction est radio-concentrique jusqu'à une autoroute périphérique longue de 109 km. Au-delà, une ceinture forestière s'étend sur une largeur de 10 à 15 km. C'est là que l'on trouve les datchas de nombreux membres du gouvernement. La ville est redevenue capitale politique en 1918 après la prise de pouvoir par Lénine mais elle n'a pas la beauté de Saint-Pétersbourg qui l'a éclipsée durant trois siècles.

Une simple remarque de vocabulaire : il ne faut pas confondre isba et datcha : l'isba est la construction en rondins de bois du paysan russe ( je n'emploie pas le mot de moujik, bien sur, totalement suranné) et la datcha est la villa, souvent en dur, qu'occupent les apparatchiks de toute époque…La valeur n'est pas la même. Par exemple, trois semaines avant sa mort au printemps dernier, Boris Eltsine ne retrouvait pas les titres de propriété de sa datcha dont le prix était estimé à 30 millions d'euros.

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1) DANS LES RUES photos

La place des trois gares, où nous sommes arrivés, est située au Nord Est de la ville alors que le nouvel hôtel, qu'a retenu le "Travel Director", se situe totalement à l'Ouest. Nous avons donc le temps d'avoir un aperçu des différents quartiers de la ville de Moscou surtout qu'il est cinq heures et que c'est la " rush-hour ". Le moins qu'on puisse dire c'est que les constructions sont très hétéroclites : les palais du 19ème siècle, aux couleurs pastel, et les vieilles églises orthodoxes, côtoient des monuments massifs du stalinisme et des constructions modernes pas toujours bien intégrées. Le tout étant noyé dans une vaste couche de pollution. Qu'importe, le Kremlin est toujours là, superbe, dans son écrin de murailles rouges.

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2) L'EGLISE SAINT SAUVEUR photos

Après une bonne nuit, malgré une clim souffreteuse, nous descendons prendre un excellent petit déjeuner qui est le bienvenu après les repas, plus que succincts, du train. Je me fais photographier devant un grand ours brun empaillé avec dans les mains le Moscow Time du jour. Puis nous allons nous préparer pour aller écouter l'étrange histoire de l'Eglise du Christ Saint Sauveur.

L'idée en était venue au Tsar Alexandre 1er quand les armées napoléoniennes défaites, quittèrent définitivement les frontières de la Russie, le 25 décembre 1812. Comme le jour de la libération de la Russie coïncidait avec celui de la Nativité du Christ, on décida que le maître autel de la nouvelle cathédrale serait dédié à cette grande fête. Cette construction suscita, dans toutes les couches de la société du pays, un fervent élan patriotique. Un concours fut institué : les architectes voulaient créer pour ce projet architectural, une union de la religion chrétienne et de l'histoire nationale. Alexandre 1er choisit le projet de l'architecte A. Vitberg qui présentait une cathédrale sur trois niveaux avec trois autels consacrés respectivement à la Nativité, à la Transfiguration et à l'Ascension.

La 1ère pierre fut posée le 25 décembre 1817 sur les monts Vorobiev, là où, naguère, se trouvait la dernière redoute de Napoléon. Mais le jeune architecte ne sut pas contrôler son vaste chantier. Les vols se multiplièrent. Il fut injustement accusé de dilapidation des fonds de l'Etat et fut exilé à Viatka.

Le nouveau tsar Nicolas 1er lança, en avril 1829, un nouveau concours qui fut remporté par l'architecte petersbourgois Constantin Thon. Il avait construit entre autre, les gares dans les deux grandes villes du pays… L'empereur vint en personne à Moscou pour choisir le nouvel emplacement de la cathédrale. Le premier s'étant montré sujet à des glissements de terrain, il choisit la colline Alexeevski qui se dressait face au Kremlin. Il est intéressant de noter que cette cathédrale moscovite fut érigée à la même distance du Kremlin que la cathédrale Saint Isaac de Saint Petersbourg, l'est du Palais d'Hiver… La nouvelle premier pierre fut posée le 10 septembre 1839 par le Métropolite de Moscou. La cathédrale devait symboliser : Moscou, troisième Rome. La construction dura 44 ans.

L'Eglise s'éleva donc, majestueuse, et son dôme dépassant les 100 mètres, étincelant d'or, était visible à plusieurs verstes de la ville. Elle devint, après la Place Rouge, le second centre de Moscou au 19ème siècle.

Constantin Thon mourut avant l'inauguration de son œuvre, en 1881. La consécration solennelle fut reportée de nouveau à cause de l'attentat du 1er mars de la même année qui coûta la vie au Tsar Alexandre II. Elle ne fut donc consacrée que le 26 mai 1883 lors du couronnement d'Alexandre III. Peu de vétérans de la guerre de 1812 purent y assister.

Le 25 décembre 1912, on commémora comme il se doit le centenaire de la victoire sur les armées napoléoniennes. Le 5 novembre 1917 malgré la révolution, on y élit un patriarche : Tikhon. C'était la première fois depuis l'époque de Pierre-le-Grand.

La cathédrale resta toujours le centre de l'orthodoxie russe même après le transfert du gouvernement à Moscou en 1918, alors que toutes les cathédrales du Kremlin étaient fermées.

Mais le 5 décembre 1931, à midi, sur l'ordre de Staline, la cathédrale du Christ Sauveur fut détruite. Elle resta pratiquement intacte après l'explosion des deux premières charges mais la troisième lui fut fatale. Les vielles moscovites, sur l'autre rive de la Moskowa, déclaraient que Dieu punirait les Bolcheviks et que rien, exceptée une nouvelle cathédrale, ne pourrait être reconstruit à cet endroit…

La seconde guerre mondiale interrompit la construction du fameux Palais des Soviets qui devait être érigé à la place. Une immense statue de Lénine devait le surmonter. La hauteur totale, selon le projet, était de 500 mètres (voir la hauteur des tours de Dubai actuellement)…. Ce devait être une antithèse symbolique à la cathédrale du Christ Sauveur.

En 1941, ses structures métalliques furent démontées pour servir à la construction de hérissons antichars pour la défense de Moscou.

Finalement, un Palais des Congrès fut construit à l'intérieur du Kremlin et la fouille laissée sur la colline fut utilisée pour l'aménagement d'une piscine à ciel ouvert et eau chauffée, dont les vapeurs endommagèrent gravement les peintures conservées dans un musée, à proximité.

Le Saint Synode donna son accord à la reconstruction de la cathédrale en 1990 mais la piscine ne fut démontée qu'au mois de septembre 1994.

Une nouvelle première pierre fut posée le 7 janvier 1995. Elle fut reconstruite conformément à son prototype historique, à partir de photos en noir et blanc bien sûr... Le 19 août 2000, le temple fut consacré. La nouvelle cathédrale devint tout de suite le centre spirituel du pays tout entier. (Extraits de la brochure achetée sur place : ouvrage publié avec la bénédiction du Patriarche de Moscou, Alexis II).

A l'intérieur, les peintres ont couvert 22000 m2 de parois en 3 mois. Ils étaient 300 et se relayaient jour et nuit. Le résultat est vraiment spectaculaire. (voir n'importe quel guide).

Demain, samedi 19 mai, nous irons visiter le Kremlin. Le président Poutine n'y travaillera pas puisqu'il assiste à un sommet de l'Union Européenne avec Angéla Merkel, à Samara, sur la Volga.

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3) LE MONASTERE DE NOVODIEVITCHI photos

Apres avoir observé la ville de Moscou du sommet de cette cathédrale, nous nous rendons au monastère du 16ème siècle, de Novodievitchi où Napoléon 1er était venu se recueillir durant son séjour en 1812: Ce serait là qu'il aurait attendu les clés de Moscou.

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4) DIVERS RESTAURANTS photos

Le soir, nous dînons dans un excellent restaurant de style Louis XV où une harpiste nous donne un merveilleux récital. Le lendemain, nous déjeunons dans un restaurant où les serveuses sont belles et typiquement russes, dans leur costume folklorique.

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5) LE KREMLIN photos

La visite du musée des Armures ne commence qu'à dix heures mais nous commençons à faire la queue, en plein soleil, quarante minutes plus tôt.

L'emplacement où se situe le Kremlin est peuplé depuis des temps immémoriaux. Les premiers campements, selon les archéologues, dateraient de la fin du premier millénaire avant notre ère. Le site a deux avantages : c'est un terrain naturel difficile d'accès car il est baigné des deux côtés par la Moskowa et la Neglinnaia. On l'a appelé ensuite, le tertre Borovitski.

Moscou sera mentionné pour la première fois au 12ème siècle. En 1147,le Prince de Souzdal, Youri Dolgorouki, y invita à festoyer le Prince de Novgorod. En 1156, son fils, Andrei Bogolioubski, érigea sur ce tertre, une forteresse en bois, entourée d'un fossé de terre et d'une ceinture de bois.

Pour embellir la cité, Daniel, fils d'Alexandre Nevski, premier prince de Moscou, éleva plusieurs temples de pierre blanche.

Le nom de Kremlin est évoqué, pour la première fois, en 1331. Certains historiens suggèrent que ce mot provient du russe " Kremnik ", citadelle de pin. D'autres pensent qu'il vient de " Kroma " ce qui signifie limite, car Moscou servait de frontière aux confins du pays de Vladimir. Le métropolite Pierre, chef de l'Eglise Orthodoxe, vint s'installer à Moscou, en 1325. La ville devint le centre de la vie religieuse mais aussi politique et commerciale.

La première citadelle fut détruite par le feu durant l'été 1365. Le petit-fils d'Ivan Kalita, âgé de 16 ans, décida, alors, d'édifier une nouvelle forteresse, cette fois en pierre, dans la 2ème moitié du 14ème siècle. La muraille et les tours étaient faites de pierres blanches. Cela traduisit la consolidation des princes de Moscou. Elle résista aux assauts de troupes lituaniennes.

Un siècle passa : Moscou attira de nouvelles terres russes et réussit à se débarrasser, vers la fin du 15ème siècle, du joug mongol. Mais cette enceinte disparut aussi et on éleva la muraille, rouge foncé, actuelle ; ce fut l'œuvre d'Ivan III Vassilievitch qui se proclama Souverain de toutes les Russies. Il garda la forme d'un triangle et fit ériger des tours et des murs en briques entre 1485 et 1495. On renforça ensuite la partie sud. Cela fut souvent l'œuvre d'architectes italiens. Au 16ème siècle, ils tinrent compte des progrès de l'artillerie. Chaque tour du Kremlin constituait une forteresse autonome. Il existait aussi des passages souterrains secrets.

En 1508, on creusa du coté de la Place Rouge, un fossé conduisant de la Neglinnaia à la Moskowa.

Le Kremlin se transforma donc en une île difficilement accessible de tous cotés. On détruisit les constructions de bois sur 230 mètres pour diminuer les risques d'incendie. Le territoire du Kremlin atteignit ses dimensions actuelles de 27,5 hectares. Le Palais à Facettes et les principales cathédrales furent alors construites. (voir guides)

Après de nombreux incendies et l'incursion de Napoléon en 1812, toutes les constructions du Kremlin furent rétablies entre 1816 et 1835. Enfin, le Grand Palais du Kremlin fut érigé entre 1836 et 1847.

Avec le départ de Pierre le Grand sur la Neva vers 1706, Moscou perdit ses fonctions de capitale jusqu'en 1918. Le Palais du Congrès fut construit seulement dans les années 60.

Dès 1991, le Kremlin devint la résidence du Président de la Fédération de Russie et les cathédrales du Kremlin retrouvèrent leur place importante dans la vie de l'Eglise Orthodoxe Russe. Depuis 1990, l'ensemble architectural du Kremlin et de la Place Rouge font partie de l'héritage universel de l'Unesco.

En ce samedi 19 mai, nous allons découvrir le musée des Armures qui fut érigé au 15ème siècle pour y garder les trésors des souverains. On y trouve, bien sûr, des armes mais aussi des oeuvres, créées dans des ateliers spéciaux, pour l'usage de la Famille Royale. Plus de 4000 objets figurent dans ses vitrines dont l'observation, au pas de charge, est intéressante mais hyper-fastidieuse.

Nous commençons par le second étage moins embouteillé par les groupes que le premier et nous pouvons admirer des pièces de joaillerie, des objets de culte, des armes et bien sûr les fabuleux objets fabriqués par l'équipe de Fabergé. Un pissenlit en fleurs solidifié dans un vase m'a particulièrement étonnée. Il a 85 ans et a gardé toute sa fraîcheur.

Au premier étage, nous pourrons admirer des vêtements d'apparat en particulier ceux de l'impératrice Catherine 1ère, épouse de Pierre 1er et de la Tsarine Elizabeth dont la garde-robe comptait 15000 modèles…, le célèbre Bonnet de Monomaque et surtout les superbes attelages aux boiseries peintes.

Pour la description des innombrables cathédrales du Kremlin, je vous laisse aux mains des nombreux guides, il est impossible d'en faire un résumé.

J'ai, bien sûr, été impressionnée par le clocher d'Ivan le Grand, la reine des cloches (Tsar Pouchka) qui pèse 200 tonnes et qui n'a jamais sonné. Nous avions vu une cloche similaire à Mingun, en Birmanie, qui, elle non plus, n'a jamais sonné au sens européen du terme puisqu'elle n'a pas de battant, mais résonne, tel un gong lorsqu'elle est frappée, par un lourd bâton. Nous avons aussi admiré le roi des canons (Tsar Kolokol), énorme, qui n'a jamais tiré.

Nous sommes sortis du Kremlin près de la porte Koutafia et avons assisté à la relève de la garde près de la flamme du soldat inconnu.

En quittant ce lieu, nous croisons une manifestation famélique pour la remise en vigueur du régime communiste.

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6) LA PLACE ROUGE photos

Puis, nous nous rendons sur la Place Rouge (400 mètres de long sur 130 mètres de large), par 35 degrés à l'ombre. Nous y entrons par la Porte de la Résurrection, avec ses deux tours à aigles bicéphales. Elle porte bien son nom puisque l'ancienne a été dynamitée, sur ordre de Staline en 1931, pour pouvoir faire passer les armes volumineuses lors de ses défilés. Celle-ci a été reconstruite à l'identique en 1995. Nous longeons le musée de l'Histoire, que nous ne visitons pas. Notre guide a fait ses choix. Il est vrai que notre temps est limité…

Nous apercevons le Mausolée de Lénine. Il a été construit en 1930, par l'architecte Alexei Chtchoussev : c'est un monolithe en gradins, fait de béton et de granite rouge. Il se confond assez bien avec le rouge foncé des murailles du Kremlin qu'il jouxte. Il a remplacé le mausolée en bois, bâti dans les jours qui suivirent la mort du leader de la révolution Bolchevique, en janvier 1924. Comme chacun sait, Vladimir Illich Oulianov, dit Lénine, est mort de Delirium Tremens, maladie qui découlait de la Syphilis qu'il avait contractée quelques années plus tôt.

Le corps de Lénine a été embaumé immédiatement mais il serait moins bien conservé que celui de Mao. Derrière le monument, le rempart a été aménagé en nécropole pour les grandes personnalités soviétiques comme Staline, Brejnev, Andropov, Sverdlovsk, Dzerjinski, Kalinine… dont les statues sont, pour beaucoup, déboulonnées mais aussi l'écrivain Gorki ou le cosmonaute Gagarine.

Nous entrons dans le Goum, qui borde la Place Rouge à gauche. Il a été construit en 1894 par l'architecte Pomrantsev dans le style néo-russe et a été réaménagé en 1953. C'était le Grand Magasin d'Etat. Il s'étend sur 252m de long et 88m de large. Il est constitué de trois passages réunis entre eux par des couloirs et des ponts, et recouverts d'une grande verrière. Il fait bon s'y promener au frais et y prendre un pot quand il fait 35 degrés dehors au-dessus ou en dessous de zéro (je suppose). Quant aux boutiques, uniquement occidentales, elles ne m'intéressent pas du tout. Le Goum est maintenant ouvert à tous mais il n'a plus d'âme.

De loin, la cathédrale Basile le Bienheureux est superbe surtout en ce printemps où les lilas sont en fleurs. Elle a été construite entre 1555 et 1561, sur l'ordre d'Ivan le Terrible pour commémorer la chute de Kazan, le premier octobre 1552, jour de la fête de l'Intercession de la Vierge. Elle prit le nom de Basile le Bienheureux, en 1588, à cause de la neuvième chapelle qui abrite la tombe de Saint Basile, un simple d'esprit, très pieux.

L'ensemble architectural est difficile à décrire. Je crois qu'il faut se laisser impressionner par l'originalité et la beauté de l'édifice, sans chercher à comprendre. Je n'ai fait qu'apercevoir l'intérieur car j'ai tout de suite été prise de claustrophobie.

Nous sortons de la Place Rouge pour aller humer le parfum du quartier de Kitai Gorod, qui, dès le 14ème siècle, était le celui des marchands et des artisans. C'est le plus ancien de Moscou. Nous prenons le métro, dont je reparlerai plus loin mais ne descendons pas à Arbatskaia pour voir la rue ultra-commerçante. Nous continuons jusqu'à la station Kievskaia, à deux pas de notre hôtel. Nous achetons des cerises à une marchande à la sauvette. Elles sont succulentes.

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7) KOLOMENSKOIE photos

Le dimanche 20 mai, nous sommes déjà au 22ème jour de notre voyage. Nous faisons comme la plupart des Moscovites : nous allons dans la ceinture verte pour mieux respirer et voir la nature en fleurs. Pour cela, nous nous rendons à Kolomenskoie qui se trouve sur une boucle de la Moskowa au sud-est de la ville.

Ce nom fut mentionné pour la première fois en 1339, dans le testament d'Ivan 1er. Ce site devint l'une des résidences préférées des tsars du 16ème siècle. L'endroit est vraiment magnifique : vallonné, boisé et en plus, en ce 20 mai, les lilas, blancs et violets, et les arbres fruitiers sont en fleurs.

Nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée de promenade. Le domaine a été fortement agrandi sous Alexis 1er (1645-1676) puis il fut laissé à l'abandon après le règne de son fils Pierre le Grand (1682-1725), le tsar qui alla fonder Saint Petersbourg.

Durant l'époque soviétique, il servit de musée permettant de voir un panorama de l'architecture russe en bois : de nombreuses églises de différentes régions furent remontées dans le parc, qui s'étend sur 270 hectares. De nombreuses manifestations culturelles y ont lieu toute l'année. Les Moscovites adorent cet endroit et ses vielles bâtisses.

Après avoir franchi l'entrée en compagnie de nos deux guides (dont l'une en costume de femme de Boyard) nous apercevons, sur la gauche, la vielle église Notre-Dame de Kazan. Elle a été achevée en 1650, pour Alexis 1er. Elle remplaçait une construction en bois qui avait été érigée pour célébrer la victoire sur les Polonais qui avaient envahi Moscou en 1612. A l'intérieur se trouve une icône de la Vierge de Kazan, protectrice des armées russes. Selon la guide, c'est du baroque Narychkine.

Au fond du parc, près de la Moskowa, on trouve une autre église, édifiée en 1532, à l'emplacement d'un cimetière du 14ème siècle, à l'occasion de la naissance d'Ivan le Terrible. C'est une sorte de tour-clocher qui était en réparations lorsque nous sommes passés. Le haut toit de 70 mètres a la forme d'une tente polygonale et est couronné d'un dôme. Petite remarque : Ivan le Terrible doit, entre autre, son surnom, au fait qu'il tua l'un de ses fils sous l'emprise de la colère… No comment !

Un petit musée est installé dans le Sytny Dvor, ancien bâtiment de l'intendance du Palais. Au premier niveau, on trouve une série d'objets liturgiques dont des icônes. Au niveau 2, on peut voir l'une des plus grandes collections du pays de carreaux de faïence réalisés dans la région de Moscou, des portraits de tsars et de tsarines dont Elizabeth 1ère, Pierre le grand et Catherine II.On trouve aussi des objets de la vie courante : costumes, ustensiles, jouets.

Dans le Rucher, nous avons eu la joie de participer, en costumes, à la reconstitution d'un mariage paysan d'autrefois. J'étais l'amie de la mariée. Ce fut l'un des moments les plus originaux du Tour.

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8) DANS LE METRO photos

Vers quatorze heures, notre guide a prévu de nous faire visiter le métro de Moscou. Il est vrai que la visite de la ville ne serait pas complète sans cela

Le premier projet de métro à Moscou, date de 1902. Il ne fut repris que dans les années 1930 car la population de la ville avait doublé et qu'il était nécessaire d'avoir un moyen de transport plus efficace.

Pour Staline, c'était un nouveau défi : ce serait la vitrine du socialisme. A partir de 1931, des ouvriers affluèrent des quatre coins de l'URSS : soldats de l'Armée Rouge, simples ouvriers et enfants des jeunesses communistes (les Komsomols)

En mai 1935 fut inaugurée la première ligne : l'actuelle numéro 1, du Park Koultoury à Sokolniki. En 1939, 22 stations accueillaient plus d'un million de passagers chaque jour.

Pendant la seconde guerre mondiale, le métro servit d'abri. Sa profondeur avait été délibérément calculée pour cela. Quand on y descend, on a une impression de pente vertigineuse et il faut bien tenir sa droite car Big Brother observe et rappelle à l'ordre si vous gênez quelqu'un.

Durant la guerre, la station Maiakovskaia fut le quartier général des forces aériennes tandis que Tschistye Proudy abrita celui de l'Etat Major.

En 2007, le métro de Moscou comptait 152 stations ouvertes et 360 km de voies de transport. Plusieurs lignes sont en cours de prolongement. Il transporte 8 millions de personnes par jour, soit plus qu'à Londres ou à New-York.

Chaque station est différente. Nous sommes descendus à Staganskaia et avons fait le cercle de ceinture. Pour changer de lignes, il faut prendre les escaliers, sinon vous pouvez faire tout le tour de Moscou en restant au même étage. Le métro va à 80 km/heure, il est très propre et fonctionnel. Certaines stations sont même superbes ; Komsomolskaia, Novoslodobskaia ou Kievskaiai. Nous terminons par une station qui n'a que 5 ans : Park Pobedy. Nous continuons en métro pour rentrer à notre hôtel.

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9) SUR LA MOSCOWA photos

La guide a réservé un bateau-mouche pour notre groupe. Nous sommes accueillis avec du pain et en chansons par trois russes costumés: un homme et deux femmes. Elles nous accompagnent jusqu'à notre table et se mettent à chanter : tout le répertoire des chansons du folklore russe y passe. Ils y mettent tout leur cœur et leur âme et cela me fait frissonner. La vue par les hublots, avec les Moscovites qui se dorent au soleil, après un long hiver, est un souvenir inoubliable. Nous aurons ri, dansé et chanté.

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10) LE PARC DE LA VICTOIRE photos

Nous prendrons le train vers 16 heures après un arrêt au Parc de la Victoire où nous verrons des vieux tanks de la 2nde guerre mondiale.

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SAINT PETERSBOURG

 

MOSCOU -> SAINT PETERSBOURG

Le voyage ferroviaire est certainement l'un des moyens les plus rapides et économiques pour joindre les deux villes les plus importantes de cette immense Russie : Elle reste le premier pays du monde par sa taille, avec ses 17 075 400 km2 malgré l'amputation de nombreuses républiques fédérées lors de la chute du communisme en 1991.

Cette voie ferrée fut la seconde à être construite dans le pays. La première reliait St Petersburg à Tsarkoie Sélo, l'une des résidences préférées des tsars, en 1837, la seconde fut donc, Moscou- Leningrad, construite en 1851.

La distance entre Moscou et Saint-Petersburg, la Venise du Nord, est d'environ 650 km. Notre train, parti à 16 heures 30, est arrivé vers 22 heures. Cet express n'a rien à voir avec les transsibériens ou mongoliens que nous avons pris auparavant. Il n'y a pas de compartiment et nos gros bagages sont partis, le matin, par la route. Nous les retrouverons dans notre chambre de l'Hôtel Dostoïevski, ce qui démontre une excellente organisation.

Apres un déjeuner, à Moscou, près du manège du tsar Alexandre Ier, dans la salle à manger, en forme de proue de navire, d'un riche armateur ou négociant du 19ème (ou du début du 20ème siècle), nous partons vers la place des trois gares et descendons, comme il se doit, près de la gare de Leningrad. Nous marchons assez longtemps, tant dans la gare que sur le quai, car le train est très long. Il est composé d'une dizaine de wagons. Nous constaterons la foule qui en descendra, à l'arrivée : de l'ordre de 1 000 personnes me dira la guide locale.

Nous montons dans notre wagon. Les places sont toutes à contre-sens pour le groupe. L'ambiance est bonne, la vodka ou le whisky coule sous le manteau mais il n'y a plus la bonhomie des longs voyages effectués auparavant. Le paysage est à nouveau celui de la taïga trouée par de nombreux lacs. Je crois apercevoir un élan a un moment mais cela a été tellement fugace que je n'en suis pas sûre. Nous nous arrêtons à quelques gares où des paysannes vendent des baies sauvages, fraîchement cueillies. Le style des isbas est davantage en hauteur, peut-être, pour servir de grenier à foin ? De part et d'autre des voies ferrées court un grillage pour empêcher les animaux d'y accéder.

Notre guide Tania nous attend au niveau de notre wagon et manifeste beaucoup de joie quand elle voit notre Tour Leader, Chris, descendre du train.

Je note, en débouchant du quai, que de nombreuses personnes privées proposent leurs services comme taxis. Pour le groupe, un car vieillot nous attend. Nous en aurons un autre, plus moderne, le lendemain, après discussion de la guide avec Chris.

Nous nous rendons à l'hôtel Dostoïevski, situé assez près de la gare de Moscou et de la Perspective Nevski. Cet hôtel est aussi une nouveauté pour ce Tour. Avant, "Travel Director" réservait dans l'hôtel "Saint Petersbourg" qui donnait sur la Neva et le croiseur Aurora mais qui était plus excentré. L'hôtel Dostoïevski, coûte, lui, plus cher même si les chambres sont petites et n'ont pas de vue, mais on peut se rendre à pieds à la perspective Nevski…

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LA VILLE

La ville est située à 59 degrés de Latitude Nord sur le golfe de Finlande qui est gelé en hiver. Il est à la fois port maritime et fluvial. Quand nous y sommes passés en mai, les glaces venaient de fondre fin avril.

Elle est le fruit d'un défi et de l'imagination débordante d'un tsar hors du commun: Peter le Grand (1682-1725) qui la fonda le 16 mai 1703 (ou le 27 mai si nous nous référons au calendrier grégorien, qui ne sera utilisé en Russie qu'après 1917). Il a créé cette ville pour ouvrir son pays sur l'Occident qui le fascinait tant. Elle est construite sur 101 îles.

Son nom ne vient pas de celui de ce tsar gigantesque, qui mesurait plus de deux mètres, chose rare à une époque où la taille moyenne des hommes tournait autour d' 1,65 mètres, mais à cause de Saint Pierre…pierre sur laquelle Jésus avait fait reposer son Eglise.

Elle a d'ailleurs porté différents noms durant les trois siècles de son histoire: d'abord St Petersburg, de mai 1703 à août 1914, date du début de la première guerre mondiale. Elle devint alors Petrograd d'août 1914 à février 1924, pour que son nom n'ait pas une consonance germanique. Elle fut Leningrad de février 1924 à juillet 1991 et redevint St Petersburg en juillet 1991, à la chute du communisme.

Elle compte aujourd'hui 4 750 000 habitants, soit moitié moins que la ville de Moscou.

Elle fut fondée pendant la guerre contre les Suédois. Le tsar Peter le Grand avait besoin d'une forteresse sur le delta de la Neva. Nous avons pu voir, sur la rive droite de ce fleuve, la petite maison qu'il avait fait bâtir pour diriger et surveiller la construction de sa flotte et de la ville. Au démarrage de l'édification, il choisit l'île d'Enissari. Mais, dès août 1703, il dut affronter des inondations. Les chroniques de la ville regorgent de récits de ces catastrophes.

En 1712, la ville devient la nouvelle capitale de Russie. En 1725, quand le tsar meurt, sa femme retourne vivre à Moscou mais sa fille, qui régna sous le nom d'Elizabeth 1ère, y reste. La ville comptait alors 150.000 habitants.

Elle fut surtout la cité de Catherine-la-Grande (Catherine II), d'origine allemande, qui épousa le neveu d'Elizabeth. Elle prit le pouvoir en 1762 après un coup d'état où elle évinça du trône, son mari. Elle fut la première à s'installer dans le Palais d'Hiver nouvellement construit qu'elle remplit de collections artistiques fabuleuses. Les collections du musée de l'Ermitage sont parmi les plus belles et les plus riches du monde, comme nous le verrons en le visitant.

Elle fit paver les rives de la Neva d'un élégant granite rouge, développa la Perspective Nevski et les jardins d'été, en particulier, celui de Petrodvorets que je vous décrirai plus loin. Elle mourut en 1796, après une vie amoureuse tumultueuse comme en témoigne le double lit de sa résidence d'été. Son fils, Paul Ier ne lui succéda que cinq ans : Il fut assassiné en 1801.

Le tsar Alexandre Ier monta alors sur le trône. Il resta célèbre grâce à la confiance qu'il avait dans le vieux maréchal Koutouzov, qui prôna la tactique de la terre brûlée, l'abandon de la ville de Moscou et la patience face aux 500 000 hommes de la Grande Armée de Napoléon, en 1812. Il eut raison, puisque ce grand empereur repartit bredouille et laissa son armée revenir dans le froid, la faim et le désastre de la Berezina comme le raconte le film " Guerre et Paix ", adapté du roman de Tolstoï, l'un des plus beaux films que je connaisse… Le vieux maréchal, lui, mourut l'année suivante, en 1813, fier d'avoir sauvé son pays.

Quand Alexandre Ier décéda en 1825, eut lieu la révolte des Décembristes dont j'ai déjà parlé en expliquant l'histoire de la ville d'Irkoutsk, près du lac Baïkal.

Son frère, le tsar Nicolas Ier qui lui succéda et régna jusqu'en 1855, dut alors instituer un ordre très militaire. Le tsar Alexandre II fut, lui, le tsar des réformes, comme l'institution de jurés lors de procès et surtout l'émancipation des serfs, en 1861. Il n'en fut pas particulièrement remercié puisqu'il fut assassiné le 1er mars 1881, là où se dresse, aujourd'hui, la cathédrale qui ressemble à Saint Basile de Moscou et qu'on appelle "la cathédrale du Sauveur sur le sang versé".

Alexandre III qui lui succéda, démarra son règne dans la répression et le continua dans le conservatisme puisque les réformes n'étaient pas gratifiantes.

Enfin, le dernier Romanov qui régna, n'eut pas une vie beaucoup plus heureuse: c'est le tristement célèbre Nicolas II. Il commença à régner en 1894, dut faire face à une guerre contre le Japon de 1904 a 1905, qu'il perdit. En Russie, il eut à affronter la révolution de 1905 où, après le Bloody Sunday, il dut accorder des réformes et en particulier une Douma, chambre parlementaire qui devait limiter son pouvoir.

Saint-Petersburg connut, cependant, une période assez brillante entre 1907 et 1917, qu'on appela " le silver-age". La ville comptait alors 2 millions d'habitants.

Mais la première guerre mondiale, débutée en août 1914, sonna définitivement le glas de ce court éclat. Le Palais d'Hiver devint un hôpital militaire où la tsarine et ses filles travaillaient. Quant au tsar, commandant en chef des armées, on le rendait responsable de toutes les défaites et des problèmes d'approvisionnement en vivres des villes et en munitions des armées…

La révolution de février 1917, fut le début de sa fin. Le tsar dut abdiquer le 2 mars. La révolution d'octobre, dont le croiseur Aurora donna le signal, entraîna l'éviction définitive du tsar Nicolas II au profit de Lénine et de sa révolution bolchevique. Une paix séparée fut obtenue à Brest-Litovsk en mars 1918. Le tsar, sa femme, ses filles et le jeune tsarevitch hémophile, Alexis, furent envoyés aux portes de la Sibérie, à Ekaterinenbourg où la famille fut massacrée le 17 juillet 1918. Leurs restes reposent dans une chapelle de l'église Saint Pierre et Saint Paul, que nous avons visitée.

Petrograd, qui comptait 2 300 000 habitants en 1917 n'en dénombrait plus que 722 000 en 1920, après que Lénine ait choisi Moscou, comme capitale, en 1918.

Malgré le long siège de 900 jours qu'a connu la ville durant la seconde guerre mondiale (du 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944) il semble que l'essentiel de la ville ait été miraculeusement préservé. C'est une cité très belle, jouissant souvent de merveilleuses proportions, mais on ne peut s'empêcher de penser, par moments, qu'elle semble figer dans un " décor d'opérette ".

En 2007, la ville semble relativement prospère mais surtout grâce au tourisme : C'est la ville la plus visitée de Russie. La plupart de ses industries, elles, sont en récession. Elle est aussi le second pôle universitaire du pays. Les filles du Président Poutine, qui en est originaire, y étudient.

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1) LA FORTERESSE PIERRE ET PAUL photos

La ville est donc bâtie sur le delta de la Neva. Elle compte 42 îles et 75 canaux. Nous pouvons nous orienter grâce à deux flèches : Celle de la cathédrale Saint-Pierre et Saint Paul que l'on voit de très loin car elle est dorée et mesure 122 mètres de haut et celle de l'Amirauté qui est couronnée d'une caravelle, emblème de Saint Petersburg.

C'est de ce point que rayonnent les trois artères principales de la ville : la perspective Nevski, la rue Gorokhovaia et la perspective Voznessenski. Trois canaux principaux, bordés de palais étonnants, coupent ces grands axes : la Moika, le canal Griboiedov et la Fontanka, qui, au 18ème siècle, marquait la frontière de la ville.

Les colonnes rostrales, à l'Est de l'île Vassilevski, servent aussi à se repérer. avec leurs 32 mètres. Elles étaient utilisées comme phares, autrefois. Elevées en 1806, elles sont en granite et décorées de proues de navire.. Elles portent aussi des figures allégoriques de quatre fleuves russes : la Neva, la Volga, le Dniepr et le Volkhov. Leur nom vient du latin rostrum.

De l'hôtel Dostoïevski, nous empruntons la Perspective Nevski, pour remonter vers le Nord. C'est vraiment l'artère vitale de la ville, embouteillée à toute heure du jour, et bordée de palais, magasins, restaurants et cafés. Elle a été percée en 1712 et mesure 4,5 km. Parmi les palais, j'ai remarqué celui du comte Stroganov, construit sur les plans de Rastrelli. Stroganov était un riche propriétaire de mines dans l'Oural, avant de devenir célèbre par une recette de bœuf de l'un de ses cuisiniers.

Un autre palais a retenu mon attention à cause de ses énormes Atlantes qui décorent sa façade et de sa couleur rose framboise : c'est le palais Bielosselki-Bielozerski. Il est situé à l'angle de la perspective Nevski et de la Fontanka. Il a été construit en 1848, a servi de résidence au Grand Duc Serge et abrite aujourd'hui différentes organisations.

Nous longeons ensuite la Neva et passons le pont Dvortsovy pour nous rendre sur l'île Vassilevski où, près du musée de la marine de guerre, s'élèvent, les deux colonnes rostrales évoquées plus haut.

Pierre-le-Grand avait eu de grandes ambitions pour cette île qui était la plus vaste du delta mais la fréquence des inondations le fit renoncer à ses projets et le centre politique de la ville se développa, finalement, de l'autre côté du fleuve, autour de l'Amirauté.

Nous prenons ensuite le pont Birjevoi pour nous rendre dans le berceau de la ville : la forteresse Pierre et Paul. Elle est située sur l'îlot Zaiatchi (aux lièvres). C'est là que Pierre le Grand posa la première pierre de sa ville. Derrière se trouve le quartier de Petrogradskaia où l'on peut admirer la maisonnette du tsar et le croiseur Aurora.

La forteresse ne servit pas longtemps de place forte, dès 1718, elle devint une prison politique. Le premier prisonnier fut, d'ailleurs, le propre fils du tsar, Alexis, qui y mourut après avoir avoué qu'il ourdissait un complot contre son père.

Nous nous rendons ensuite à la Cathédrale Saint Pierre et Saint Paul construite de 1714 à 1733 par Trezzini. Nous avons pu voir, à l'intérieur un peu trop doré à mon goût, les tombeaux de presque tous les Romanov.

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2) AU BORD DE LA NEVA photos

Nous terminons la visite de la ville par la cathédrale Sainte Isaac, grandiose, qui est la 4ème version d'une église construite sur cet emplacement pour Pierre-le-Grand, en 1710. C'est Auguste de Montferrand, un Français, qui la construisit de 1819 à 1858, selon un plan en croix grecque. Elle est surmontée de cinq coupoles. Comme elle peut contenir 15 000 personnes, elle est la troisième église du monde par sa taille, après St Pierre de Rome et St Paul de Londres. L'intérieur regorge de richesses que tout bon guide vous décrira.

Une particularité néanmoins, elle est posée sur 24 000 pilotis.

A quelques mètres de cette fabuleuse église se situe l'Hôtel Astoria où Hitler avait prévu de donner une immense fête s'il prenait la ville…

Nous n'avons malheureusement pas pu entrer dans le Palais Ioussoupov, qui ne se visite qu'occasionnellement. J'aurais été très intéressée par la visite de l'immense maison de cette famille tatare richissime, puisque l'on disait que sa fortune dépassait celle du tsar. On dit aussi que le Prince Ioussoupov aurait participé à l'assassinat de Raspoutine retrouvé, officiellement, noyé dans la Neva pourtant gelée, le 16 décembre 1916. …Mais on dit tellement de choses à St Petersburg !

Au retour de notre visite du Palais d'été, nous aurons une autre occasion de profiter de la Neva:

Nous descendons à l'embarcadère près de l'Ermitage et après un arrêt dans un magasin de souvenirs, nous embarquons sur un petit bateau, qui va nous faire voir la ville à partir des canaux, comme à Venise, tout en buvant du champagne local et quelques verres de vodka. C'est vraiment la belle vie.

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3) REPAS SPECTACLE photos

Nous avons pris notre lunch dans l'ex-maison d'un Décembriste. Cela nous donne une idée de l'architecture intérieure d'un palais du début du 19ème siècle. Nous avons droit à une chanteuse, qui nous régale de quelques trésors du folklore russe et à des musiciens qui nous font une démonstration d'instruments en bois, en forme d'oiseaux. L'ambiance est excellente.

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4) LE PALAIS D'ETE photos

Notre guide locale avait le choix entre deux résidences d'été aux abords de St Petersburg : celle de Peterhof ou Petrodvorets, érigée pour le fameux Pierre le Grand (il a vraiment été un infatigable bâtisseur), ou Tsarkoie Selo qui évoque plutôt les tsarines Elizabeth Ière et Catherine II mais aussi Nicolas II et la fin des Romanov.

Tania a opté pour Peterhof qu'elle espère nous faire gagner par hydrofoil. Mais il y a eu une tempête terrible, cette nuit, dans le golfe de Finlande et la mer est encore agitée tandis que le ciel est chargé de nuages gris, lourds et menaçants.

Après plusieurs appels à partir de son téléphone portable à la compagnie d'hydrofoils, le feu vert est donné. Nous nous rendons donc, en car, vers 8 heures trente sur les bords de la Neva. Nous nous rangeons en bon ordre, deux par deux, comme nous savons le faire quand il le faut. Aucun membre du groupe n'est tombé de la dernière pluie. Mais contrordre, aucun hydrofoil n'est finalement autorisé à prendre la mer. Nous remontons donc dans le car et prenons la route vers Peterhof en ayant perdu une bonne heure ce qui se répercutera sur la queue au château tout à l'heure, parce que, par la route, c'est plus long et encore ce ne sont pas les chemins qu'empruntaient Pierre le Grand et sa famille…

Le domaine est situé à 29km à l'Ouest de la ville. Pour moi, je ne suis pas déçue car je suis contente de sortir du centre de St Petersburg et de voir comment vivent les populations laborieuses de la Nouvelle Russie, en 2007. Bien sûr, on voit pas mal de barres d'immeubles, mais les espaces verts sont nombreux et les gens que nous apercevons, sur les bords de la route, ont l'air en bonne forme. Nous pouvons découvrir aussi de nouveaux projets, en particulier un ensemble hôtelier chinois, de grande envergure, en construction.

En approchant du domaine, nous longeons des résidences secondaires de bon niveau.

Il est près de dix heures quand nous arrivons à Peterhof et ne sommes, évidemment, pas les premiers dans la file. Jean, lassé d'attendre, choisit de ne pas faire la visite intérieure où il faut, en plus, mettre des patins sous nos chaussures pour ne pas abîmer les parquets nouvellement refaits. Il va aller visiter les jardins à la Française et admirer les jets d'eau qui viennent de se mettre en marche et qui sont superbes. Nous le retrouverons dans l' " Orangeraie " où nous devons déjeuner, à 12 heures trente. Il me dira ensuite avoir passé une excellente matinée, à son rythme et hors de la foule.

Entre temps, la queue a avancé et notre tour arrive pour entrer. Les détails matériels sont vite réglés et nous pouvons commencer la visite du château qui a été totalement reconstruit à l'identique, à l'intérieur comme à l'extérieur, après les destructions de la seconde guerre mondiale. Les photos ont été, bien sûr, à la base des rénovations mais, pour le mobilier, une autre méthode a été utilisée. Prévoyant l'avancée allemande, un grand nombre d'objets ont été envoyés en Sibérie et il a suffi aux artisans, ensuite, de les recopier. La restauration a donc été bien menée et on a même l'impression qu'on va, peut-être, croiser Catherine II, au sortir de sa chambre, aux lits prodigieusement larges !

Pierre le Grand, s'était établi en 1705, à Peterhof, pour surveiller les travaux de l'île de Cronstadt. Apres son séjour à Versailles, en 1717, qui l'avait énormément impressionné, il chargea un architecte français, Jean-Baptiste Le Blond, d'établir des plans puis de construire le Palais. L'idée de l'Orangeraie vient aussi de Versailles. Les tsars et tsarines suivants ont naturellement fait évoluer l'œuvre première, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. La façade actuelle, peinte en jaune et blanc, s'étend sur 250 mètres.

A l'intérieur, on distingue bien la partie consacrée aux femmes, aux couleurs chaudes et dorées, de la partie masculine, plus sobre et qui utilise des boiseries travaillées mais dont on a conservé la teinte originelle. J'ai aimé particulièrement la salle aux deux cent portraits féminins.

Après un repas de spécialités russes à l'intérieur de l'Orangeraie, nous repartons vers les bassins qui rejoignent le golfe de Finlande. Comme certains invités des tsars d'autrefois, nous quittons Peterhof, par la mer. L'hydrofoil de 13 heures trente nous attend. Notre guide, Tania, nous dit que c'est la première fois, cette année, qu'elle repart par la mer depuis la fonte des glaces de la Neva…

Nous voyons de nouveaux quartiers de Saint-Petersburg, aux immeubles modernes. Nous longeons des chantiers navals et quelques docks, qui paraissent un peu endormis, puis nous arrivons dans la partie 18ème, 19ème de la ville toujours aussi surprenante et belle par l'équilibre de ses proportions.

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5) SPECTACLE COSAQUE photos

La soirée Cosaque se déroule dans un petit théâtre: le show est composé de deux parties séparées par un entr'acte pendant lequel caviar, vodka et champagne sont servis.

La première partie est vraiment consacrée aux Cosaques avec des chants et des danses puisés dans leur culture. Les costumes sont superbement colorés et les châle fleuris. Les acteurs, très jeunes semblent rayonnés de joie. Cela réchauffe le coeur quand on connait les difficultés qu'à connu ce peuple: Charger les blindés ennemis à cheval et au sabre puis être récompensé dans l'après-guerre stalinienne par des déportations massive n'est pas un sort à envier.

La seconde partie met en valeur un groupe folklorique de Saint Pétersburg qui présente, avec beaucoup des scène de la vie locale.

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6) LE MUSEE DE L'ERMITAGE photos

Notre guide locale a réservé, depuis longtemps, notre visite de ce Palais d'Hiver, qui a été peu occupé par la famille impériale après le règne d'Alexandre II (1855-1881). Depuis 1918, il sert surtout à exposer de magnifiques collections.

C'est l'architecte Rastrelli qui dessina ce monument de couleur pistache qui se reflète dans les eaux de la grande Neva.. La construction démarra sous la tsarine Elizabeth Ière, en 1754, puis Catherine II le fit terminer et lui adjoignit le petit Ermitage dont la construction prit fin en 1775. Un autre bâtiment, appelé le Vieil Ermitage, fut, lui, finit en 1784.

Le musée de l'Ermitage est considéré comme l'un des plus importants du monde.

Dès 9 heures, nous arrivons à l'entrée. Nous sommes le premier groupe à attendre. Nous pouvons ainsi admirer la magnifique place du Palais. Un arc de triomphe en demi-lune ferme cette endroit. Au centre a été dressée une colonne de granite rose de 47,5 m, couronnée d'un ange, qui aurait, selon les rumeurs, les traits du tsar Alexandre Ier, le vainqueur de Napoléon, en 1812.

Le musée est très bien organisé en fonction des époques et des nationalités des oeuvres. Tania a choisi de nous faire admirer des tableaux de Rembrandt, quelques oeuvres de la Renaissance, des tapisseries des Gobelins et surtout une exposition d'impressionnistes dont les tableaux ont été retrouvés après la seconde guerre mondiale. Puis nous nous rendons dans la partie des artistes modernes français : La richesse en toiles de Picasso, Matisse et Gauguin est impressionnante. Je ne me souviens pas en avoir vu autant au Louvre. Mais il est vrai que je n'y suis pas retournée depuis mes années d'étudiante à Paris.

Après un court arrêt dans une boutique de souvenirs du musée, nous partons déjeuner dans l'entresol d'un des bâtiments de la place du Palais.

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